[Quête] Chien de guerre

Il entendit vaguement des bruits de sabots derrière lui. Dhvorak compta deux montures qui allaient à leur rythme. Le pas n'était pas pressé, sans doutes des voyageurs qui venaient de quitter Gloucester qui se dessinait encore au loin. Aussi le mercenaire ne prit pas la peine de se retourner pour voir qui s'en venait. Son attention continuait de se porter sur les bruits environnant pour tenter de débusquer cette maudite meute. Il ratisserait toute la région s'il le fallait, mais il finirait pas les trouver et empocher la prime qui allait avec. Le sarmate ne pouvait pas échouer à une quête aussi facile, quand bien même il s'agissait d'ennemis avec des crocs et des griffes. Un peu comme ses anciennes conquêtes.

Un premier cavalier le dépassa, un homme en armure noire. Les deux se saluèrent d'un signe de tête. Dhvorak s'attarda surtout sur l'armure, le genre qui dit qu'il ne faut pas s'y frotter. Ça lui disait vaguement quelque chose. Il en avait déjà croisé un avec la même comme ça, les gens lui avaient murmuré qu'il s'agissait d'un chasseur de sorcières. Le sarmate en avait pas beaucoup entendu parlé, il savait seulement que c'était des bonhommes qui avaient pas mal participé à la grande purge contre les êtres magiques. Autant dire que c'était le genre de personnage qu'il fallait éviter d'emmerder, quand bien même Dhvorak était bon combattant. S'ils étaient capable de pourfendre des sorcières et des magiciens, ils pouvaient aisément tuer un type comme lui.

Il se retourna alors en réalisant qu'il y avait encore un deuxième cheval qui le suivant, là il remarqua une jeune femme bien charmante, à la chevelure de blé qui devait faire route avec le chasseur de sorcière. Qu'est-e qu'une demoiselle comme elle pouvait bien faire avec un tueur comme lui ? Le mercenaire arqua un sourcil et lui adressa un sourire un peu enjôleur. Pas parce qu'il était entrain de bosser qu'il n'avait pas le droit d'apprécier un joli visage. Elle avait l'air jeune. Est-ce qu'il l'avait reçu en paiement ? Est-ce que c'était une sorcière ? Non sinon elle aurait des fers aux poignets. Voilà qu'il était intrigué. Il reporta son attention sur le premier cavalier.

- Dites moi mon brave, vous savez que ces contrées sont dangereuses pour emmener avec vous votre jeune amie, fit-il avait un sourire étrange aux coins des lèvres.

Aanor n'était pas certaine d'être très à l'aise. Alors même qu'elle voyageait avec un chasseur de sorcière, dont la réputation devait être plus que discutable au vu de son métier, elle se prenait à crainte cet inconnu qui cheminait devant eux. Sans doute à cause de son allure bien que jusqu'à présent elle ne l'ait véritablement vu que de dos. Il y avait pourtant un je-ne-sais-quoi d'étrange chez ce voyageur. Déjà de part le fait que son esprit semblait vagabonder ça et là à la recherche de quelque chose dans ce paysage paisible de ce début de mâtiné. Ensuite, parce que c'était un homme, tout simplement. Sur cette pensée, elle regarda Ulric à ses côtés, se demandant à présent dans quoi elle avait osé s'embarquer pour aller sauver son père et son frère. Mais elle devait être forte. Le chasseur de sorcière ne semblait rien attendre d'elle hormis l'argent qu'elle lui avait promis. Et puis il devait bien rester quelques hommes avec encore un peu de moral et d'honneur dans ce bas monde.

Ulric fut le premier à dépasser l'inconnu qu'il salua d'un signe de tête. Jusque là, il n'y avait donc rien à signaler et rien à craindre. Sauf que l'inconnu se retourna vers Aanor alors qu'elle ne l'avait pas encore dépassé. A nouveau elle éprouva un sentiment de malaise lorsqu'il lui adressa un sourire qu'elle ne savait pas vraiment comment interpréter. Il n'avait pas l'air méchant, mais d'un autre côté la demoiselle aurait préféré ne rien recevoir de lui. Aussi préféra-t-elle feindre l'indifférence, portant son regard sur le chasseur de sorcière qu'elle accompagnait. Mais bien vite, l'autre porta également son attention sur Ulric et là il s'adressa à lui. Elle aurait préféré qu'il ne lui dise rien, qu'il ne lui pose aucune question et que chacun passe son chemin dans le meilleur des mondes. Hélas, cela n'avait pas été le cas. Aanor talonna son cheval pour dépasser le cavalier et rejoindre son compagnon d'infortune. Non, cette situation n'était pas vraiment pour la ravir. Aussi préféra-t-elle ne dire mot, s'en tenir au silence était parfois bien mieux que de prendre la parole. Qui sait de quoi l'autre était capable ? Il serait dommage d'écourter son voyage à cause d'une fâcheuse rencontre...

La jeune femme n'avait pas encore osé dépasser le cavalier et ce dernier ne tarda pas à tourner la tête vers elle. Un simple regard avait suffit à Ulric pour comprendre qu'elle n'était pas à son aise face à la présente situation. Le mercenaire s'adressa bien rapidement à lui à propos des dangers de la dite contrée. Bien sûr qu'il le savait, n'y avait que les fous et les sots pour l'ignorer. Aussitôt, Aanor en profita pour rejoindre le chasseur de sorcières à sa hauteur de façon ce qu'il se retrouve entre elle et l'inconnu.

- Ce sont les risques du métier, répondit-il simplement.

Cette phrase ne révélait rien de la quête qu'ils étaient entrain de mener, mais certainement qu'elle allait piquer son interlocuteur au vif. Du moins si ce dernier avait la moindre envie de poursuivre la conversation alors même que rien ne l'en obligeait. Ulric restait méfiant, prêt à réagir et à hurler à Aanor de fuir s'il le fallait. Les joutes équestres n'étaient pas vraiment son plaisir, mais s'il fallait en découdre. Hors il espérait ne point en arriver là, que cet échange verbale se passe au mieux et qu'ainsi chacun irait à son aventure.

Le chasseur de sorcière gardait une main posée sur le pommeau de son épée, pour laisser entendre qu'il n'était pas homme contre qui l'on pouvait ruser. Si l'armure noir de son métier pouvait parler à bien des hommes en Albion, il n'était pas dit que ce mercenaire là soit animé des meilleures intentions. D'ailleurs, qu'est ce qui pouvait poussé un homme de cette trempe à aller au devant des problèmes ? Sans doute une somme d'argent assez rondelette pour parvenir à lui faire quitter la sécurité d'une cité, à n'en point douter. Aussi, il y avait bonne espoir pour que son but premier le détourne de quelques mauvaises intentions. Cependant, force était de reconnaître qu'il n'avait rien à voir avec les habitants de l'île. Il avait l'allure rustre des continentaux. Ulric se méfiait plus encore de son regard bleu clair qui était bien trop malicieux pour ce genre de personnage.

Dhvorak suivit la jeune femme du regard lorsque celle-ci le dépassa enfin pour rejoindre le chevalier noir. Il trouvait ce duo parfaitement improbable tant les deux venaient vraisemblablement de deux mondes bien différents. Le sourire malicieux du mercenaire ne quittait plus ses lèvres, davantage encore quand l'homme lui répondit qu'il s'agissait des risques du métier. Un sourire plus large fendit la face du Sarmate.

- Oh vraiment ? dit-il en s'accoudant sur l'encolure de sa monture avec une certaine non-chalance. Vous êtes chasseur de sorcières, j'me trompe pas ?

Le mercenaire était curieux de nature, il avait besoin de savoir même lorsque cela paraissait inutile. Plus encore lorsqu'il ne comprenait pas dans l'immédiat la raison de telle ou telle chose. En l’occurrence, il avait envie de savoir ce que ces deux là faisait ensemble sur la route alors même que le coin était réputé dangereux à cause des chiens sauvages. Mais il ne fallait pas aller trop vite en besogne, Dhvorak avait bien senti qu'il ne les mettait pas à l'aise. Le contraire l'aurait sans doute vexé. Sentant à quel point la jeune femme n'était pas à son aise, il était plus ravis encore. Son sourire espiègle ne pouvait qu'être plus redoutable encore.

- J'ai pourtant pas entendu dire qu'y avait des monstres à traîner dans le coin, ajouta-t-il comme pour tenter de piquer un peu le chevalier.

Il ne jouait pas encore la provocation, mais ça le démangeait de vouloir les agacer un peu. Sans doute que si ça avait été d'autres personnes il se serait tenu un peu tranquille mais... Depuis qu'il avait quitté Gloucester il fallait dire qu'il s'était plutôt ennuyer. Les chiens sauvages n'avaient pas encore daigner montrer le bout de leurs museaux, alors la moindre distraction était bonne à prendre.

Il fallait respirer profondément et ne pas montrer à quel point elle était troublée. C'était plus facile à dire qu'à faire. Aanor serrait de toute ses forces la bride de son cheval pour empêcher ses mains de trembler. Elle qui avait pourtant l'habitude de la compagnie des hommes, celui-ci, cet inconnu, avait le don certain de la mettre mal à l'aise. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de le surveiller du coin de l’œil pour s'assurer qu'il ne s'en venait pas à leur hauteur. La jeune femme n'avait pas envie d'avoir la désagréable surprise de le découvrir à ses côtés. Malheureusement pour elle, les deux hommes d'arme semblaient avoir entamé la conversation. Il ne fallait plus qu'espérer qu'on ne lui demanderait pas son avis et qu'on ne lui poserait pas la moindre question, ainsi n'aurait-elle à s'adresser à personne.

Aanor espérait pouvoir faire confiance au chasseur de sorcière pour gérer cette situation. Quand bien même elle savait des choses à force de lecture, elle n'était fait pour gérer ce genre de personnage, aussi curieux soit-il. D'ailleurs cette curiosité était dérangeante sans pour autant qu'il ne se montre agressif un seul instant. Ce n'était que l'instinct de la douce qui parlait, elle sentait qu'il avait du sang sur les mains. Aucun homme mauvais ou bienveillant de nature lorsque l'argent entrain en ligne de compte. Elle savait sa sécurité assuré uniquement parce qu'elle se payait les services de Ulric, et qu'il avait tout intérêt à ce qu'elle reste en vie s'il voulait toucher son or.

Toutes ses pensées, ses frayeurs n'avaient de cesse de lui monter à la tête. Il fallait qu'elle retrouve son calme le plus rapidement possible ou bien son cheval finirait par le ressentir et deviendrait difficile à diriger. C'était une bête d'une nature brave et douce, mais elle n'était pas sans défaut. Aanor continuait de tendre l'oreille et de surveiller sa proximité avec le mercenaire, préférant laisser les hommes à leur conversation.

Le mercenaire était plus intelligent qu'il n'y paraissait, du moins c'était l'avis de Ulric. Après tout il y avait à présent si peu de chasseurs de sorcières qu'ils en étaient presque tombé en désuétude. Aux yeux de la plus part des gens, une armure noire était surtout annonciatrice de mauvaises nouvelles. Une cavalerie quelconque en approche, des éclaireurs ou bien des escadrons noires...

- Effectivement, répondit simplement Ulric avant de laisser poursuivre le mercenaire par rapport au fait qu'il n'y avait pas de monstres connus pour semer la terreur dans ce coin-ci d'Albion. Même si la populace n'en dit mot, il y a toujours un monstre ou deux pour venir troubler la paix.

Parfois de simples lutins farceurs qui s'amusaient à faire tourner le lait des vaches sans pour autant répandre la peur, peut-être l'agacement tout au plus, mais il était facile de s'en débarrasser sans avoir recours à des méthodes barbares. Là n'était point le sujet. Ulric ne voyait pas en quoi ses affaires pouvait intéresser le mercenaire. Il ne voyait pas l'utilité de lui dévoiler son contrat du jour, après tout cela ne regardait que lui et Aanor. Il lançait un regard à la jeune femme pour voir comme elle allait. Bien évidement, la belle n'était pas à son aise, mais pour l'heure, il fallait faire montre de patience.

- Mais je pourrais vous retourner la question, répliqua-t-il, qu'est-ce qu'un voyageur vient faire sur ces routes alors qu'on les dit dangereuse à quiconque s'y aventure ? Un homme et sa monture sont une proie de choix pour une meute de chiens sauvages.

Ulric tendit d'ailleurs l'oreille pour prêter attention aux alentours. Jusqu'à présent il n'avait entendu nul jappement qui aurait pu lui indiquer la présence de ses corniauds non loin.

Ah, finalement le vieux se montrait loquace. Dhvorak en était plus que ravis, bien que faire la conversation n'était pas l'une de ses meilleures compétences. Il hocha la tête à sa remarque, c'était pas faux. On pouvait traverser un village sans même savoir qu'il y avait une sorcière dans le coin. Bon sauf lorsqu'il y avait des signes évidents comme... le fait qu'il puisse ne pas y avoir un chat alors que l'endroit devrait au moins compter une trentaine d'âme. Mais ce genre de cas n'arrivait que bien rarement et pour l'heure Dhvorak n'avait jamais eu l'occasion d'observer cela. Ce devait être une ambiance particulière, un peu comme à la veille d'une bataille.

- Et bien justement, j'ai un dit contrat stipulant que l'échevin Gorvalt m'a engagé afin d'éliminer ces cabots, fanfaronna le sarmate. Mais je dois avouer qu'ils sont bien cachés ces bâtards.

Le mercenaire regardait également autour de lui et le moins que l'on puisse dire c'était que la campagne était bien paisible ce matin. Sans doute qu'ils étaient entrain de dormir quelque part après avoir fait un festin durant la nuit. Dhvorak ne s'était jamais mis dans la peau d'un chien alors il imaginait difficilement à quoi pouvait ressembler leur journée.

- Je ne saurais que trop vous conseiller de vous tenir éloigné de la moindre bête qui peu japper et grogner, paraît-il que certains paysans du coin y ont goûté et ne sont plus là pour en témoigner.

Ce serait dommage d'avoir à découvrir le cadavre de la demoiselle en piteux état. Pas qu'il lui souhaitait de finir mal, mais ce serait gâcher un aussi beau visage. Il était toujours amusé voir à quel point il pouvait la mettre mal à l'aise et à quel point elle était incapable de le cacher tant elle ne devait pas avoir l'habitude d'un personnage comme Dhvorak. Il en était ravis !

Décidément, Aanor avait beau se faire toute petite sur la scelle de son cheval, elle ne manquait pas de sentir le regard de l'homme sur elle. Habituellement elle était rarement aussi proche de ce genre d’énergumène. Elle ne pouvait tenir rigueur à Ulric de vouloir faire la conversation, après tout il ne montrait aucune agressivité, il était juste... bizarre aux yeux de la blonde. Aussi son oreille se surprenait-elle à écouter la discussion qu'ils menait. Alors comme cela, il avait été mandaté par l'échevin pour régler son compte à cette meute ? Lui ? Tout seul ? Le regard étonné de la douce se posa sur le mercenaire aux yeux bleus. Ils étaient d'un bleu troublant de part leur profondeur. Elle avait la sensation d'être transpercer par de la glace. Aanor ne pu s'arracher à ce regard qu'après un instant à s'y être plongé. De nouveau elle détourna le regard pour voir droit devant elle.

- Sachez messire que nous allons malheureusement à l'encontre de ce conseil, rétorqua-t-elle d'une voix chevrotante. Mon père et mon frère sont peut-être entrain de lutter contre les crocs de ces animaux sans vergogne, si tant est que l'on puisse le dire de ces bêtes.

Ses mains tremblaient, Aanor tenait de le cacher tant bien que mal en s'agrippant au pommeau de la scelle. Elle espérait ne plus croiser son regard, mais elle avait peur à présent qu'il ne les quitte plus pour les suivre. Ou bien était-ce l'inverse ? Un regain d'effronterie à l'égard de ton père qui l'avait toujours tenu loin de ce genre de personnage ? Elle ne savait pas, se détestant de craindre surtout qu'il puisse les quitter pour aller au devant du travail auquel il était attaché présentement. La belle ne savait plus vraiment où elle en était. A dire vrai, elle se sentait tellement mal qu'elle aurait souhaité que tout cela n'arrive pas, qu'elle reste bien à l'abri derrière les hautes murailles de Gloucester. Bien que là-bas ne l'attendait que l'inquiétude et la peur de ne jamais revoir son père et son frère...

Ulric arqua un sourcil en entendant la réponse du cavalier. Tient donc. C'était intéressant. Le chasseur de sorcières seraient presque tenté de lui dire qu'il avait un contrat similaire, ou tout du moins en lien avec cette affaire. Mais il ne pouvait être aveugle au malaise de la jeune femme. Pouvait-il lui imposer ce nouveau compagnon de route ? D'autant que l'autre ne semblait pas des plus honnêtes. Le chasseur retint un soupire, cette situation n'était pas pour l'arranger, jusqu'à ce que la jeune femme prenne la parole. Il fut surpris malgré le léger tremblement dans la voix. Finalement elle se montrait bien plus courage qu'elle ne le pensait. A cela devait s'ajouter qu'elle révélait la raison de leur présence par ici. Bien. Au moins chaque interlocuteur avait posé les bases, ils ne pouvaient pas être plus clair les uns envers les autres.

- Acceptez-vous de convoyer avec nous ? Proposa Ulric. Après tout il semblerait que nous ayant un but en commun.

C'était toujours ça de pris, il pouvait aussi bien accepter que refuser, ni Ulric ni Aanor ne risquaient d'en prendre ombrage. Leurs montures, elles, continuaient d'avancer paisiblement, à un rythme lent. Peut-être un peu trop lent au goût du chasseur de sorcières, mais il était bien plus pratique pour pouvoir converser amicalement, que de donner l'impression de vouloir prendre la fuite. Bien, dans tous les cas ils auraient pu tomber sur bien pire que ça. Ulric était plutôt ravis dans l'ensemble, même si son visage continuait d'afficher une neutralité désarmante. La force de l'habitude dirions nous.

Chien de guerre

T
andis qu'ils cheminaient sur les routes de la région de Gloucester, les trois cavaliers s'étaient éloignés de plusieurs lieux de la cité libre. Au fil des conversations, ils avaient ainsi décidé de s'associer alors même que leurs buts étaient similaires. Après quelques heures d'errance sur les routes, ils arrivèrent bientôt à un carrefour où il n'y avait pas âme qui vive. A cette heure la route était pourtant connu pour charrier bien des voyageurs et des marchands.

Dans le lointain, l’aboiement d'un chien vint à briser le semblant de paix qui régnait sur le secteur. Un jappement qui en appela d'autres. Puis, bientôt des voix humaines se firent entendre. Là, à une porté de flèches, un arbre au milieu d'un champ. Autour de celui-ci une bande de chiens qui tournaient autour du tronc, tentant parfois de sauter au plus haut pour atteindre les branches les plus basses. Réfugiés plus haut vers la cime, deux silhouettes humaines. L'une d'elle semblait faire signe aux cavaliers sur la grande route.

Dhvorak avait accepté l'offre du chasseur de sorcières. Si bien qu'ils avaient cheminé tous les trois ensemble sur la route jusqu'à arriver à ce carrefour. Le mercenaire ne connaissait pas vraiment bien les environs, aussi ne se posa-t-il pas la moindre questions. Jusqu'à entendre les aboiements lointain des canidés. Il fit halte et se leva sur ses deux étriers pour porter son regard au plus loin. Là, il vit cet arbre, la meute et des silhouettes qui semblaient quelque peut s'agiter dans les branches. Il avait déjà vu des chèvres grimper dans les arbres, mais il n'était pas certain qu'il s'agisse de ça. Aussi il vit signe du chasseur de regarder dans la même direction que lui.

- Je crois qu'on a trouvé vos gars et mes chiens, dit-il en esquissa un sourire goguenard sur ses lèvres.

Restait à savoir comment ils allaient procédé pour s'occuper de ses sales bâtards. Le mieux était sans doute de descendre de scelle et d'aller leur faire tâter de l'épée. Sitôt il sorti la sienne de son fourreau, attendant la réponse de son comparse de bataille pour ce jour. Ce n'était pas Astrithr mais ça ferait amplement l'affaire dans le cas présent.

- J'crois que ça va se jouer à pieds, ajouta-il.

Il n'avait pas vraiment envie de risquer de blesser sa monture, et surtout il était bien moins évident de charger un chien qu'un humain, surtout avec une simple épée. Aussi l'approche pédestres semblait la meilleure en cet instant.

Ulric venait de mettre pied à terre, confiant les rênes de son cheval à la jeune femme. Lui aussi avait sorti son épée, prêt à égorger quelques bêtes. Seulement des bêtes. Des corniauds que des maîtres avaient lâchement abandonné. Qu'en savait-il ? De toute façon ils allaient devoir tous les tuer. Avec ce nouvel acolyte du jour, le chasseur de sorcières s'avança dans le pâturage. Lame au clair, il s'approchait prudemment, dans l'espoir que les chiens les verraient le plus tard possible. De temps à autre, son regard allait vers les deux hommes installés dans les hauteurs de l'arbre qui leur servait d'abri de fortune. Voyant approché les deux hommes d'arme, ils n'avaient dit mot, sachant que pour l'heure il avait un léger avantage sur la meute entourant l'arbre.

Hélas, l'avantage ne fut que de courte durée car bientôt les cabots se mirent à aboyer. L'un deux venait de les repéré. Ils s'étaient levés tandis que d'autres s'étaient déjà approché, méfiant. Les aboiements étaient loin d'être amicaux. Ulric et le mercenaire avaient pénétré sur leur territoire, ils allaient devoir répondre de ses affronts envers la meute sauvage. Ce qui semblait être le chef, le plus gros et le moins aimable des canidés, s'approcha en grognant, dévoilant une belle rangée de canines. Sans trembler pour autant, l'homme le regarda droit dans les yeux, bien décidé à lui passer son épée à travers le corps.

Hommes comme animaux semblaient se jauger d'une bien étrange façon. Le mâle dominant continuait de s'approcher lentement, entamant ce qui avait vocation à les encercler. Ulric ne le lâchait pas du regard mais gardait également les autres à l’œil. Il ne fallait pas leur tourner le dos sinon à la moindre occasion ils allaient profiter pour attaquer...

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