[quête] Souvenirs précieux

Geoffroy arqua un sourcil. Une boite ? Il venait de découvrir cette information en même temps que cette femme. A dire vrai, il n'avait pas véritablement chercher à trouver ce genre d'objet. En faite il n'était pas bien certain d'avoir eu pour moindre objectif de trouver quelque chose en dehors du moindre outil pour creuser des tombes... Non il était plutôt parti à faire un bûcher. Une crémation aurait l'avantage de ne pas attirer les moindres charognards qui rôdaient de ci de là.

- Ils ont pu être attaqué pour n'importe quelle raison, fit remarquer le mercenaire, la guerre rend les gens fous. Et puis il aurait fallu qu'ils sachent que ces gens là avaient une boite particulière en leur possession.

Mais ce n'était que son avis. Riches ou pauvres, les bandits s'en prenaient à tout ceux qui avait plus d'un sous sur eux. Tandis qu'il faisait le tour du chariot, il lui sembla voir des traces par terre. Rien de bien concret, mais tout de même. Hélas, n'était pas chasseur de métier, Geoffroy préféra omettre ce détail, ce n'était peut-être rien. Sans doute la pluie qui avait entraîner avec elle de nouveaux sillons sur la terre et les gravillons.

- Nous ferions mieux de brûler les corps avant que l'odeur n'attire les bêtes, conseilla l'homme, nous aurons tout notre temps ensuite pour trouver cette fameuse boite.

Non pas que ce sujet ne l'intéressait guère, mais pour l'heure sa priorité était d'assurer leur sécurité. Qui sait, sans doute que les assaillants avaient pris tout ce qu'ils trouvaient d'intéressant et cette boite en faisait parti. Sans doute aussi n'étaient-ils point loin d'ici, mais cela fallait-il la peine d'un bain de sang pour la récupérer ?

- La lettre dit quelque chose à propos de l'endroit où ils étaient censés ce rendre ?

Car après tout, il fallait bien que ce petit retrouve un toit et une famille maintenant qu'il avait perdu la sienne.

Bon, il n’avait pas tort. Ils auraient pu être attaqués pour n’importe quelle autre raison. Peut-être avaient-ils plus de possessions qui ont été volés dans l’attaque. Et cette guerre… Le souvenir de la prise de Northampton tire un léger sourire sur le visage d’Astrithr. L’attente en avait valu la chandelle, et sa bourse était désormais pleine grâce à l’aide qu’elle et Dhvorak avaient fournis au nouveau souverain de Mercie. Mais l’heure n’était pas à savourer quelconque victoire, et encore moins à sourire. Elle reprit donc son sérieux presque aussi rapidement. Elle hocha la tête à ce que Geoffroy disait, comme quoi les bandits auraient dû savoir que le couple décédé transportait cette petite boîte.

Quand le mercenaire suggéra de brûler les corps, elle hocha à nouveau la tête avant de poser les yeux sur le petit. Il ne pleurait toujours pas, ne réagissait même pas. Ce n’était pas sain. Pas pour un enfant. Son silence était même plus agaçant que s’il avait perdu la voix à leur crier dessus pour nous empêcher de faire les funérailles. Néanmoins, Geoffroy avait raison. Mieux valait ça que de laisser les charognards dévorer les carcasses.

À sa question, Astrithr reposa les yeux sur la lettre et relu en diagonale les lignes écrites à la main. Elle le regarde ensuite. « Non, seulement qu’ils quittent pour aller au village de sa sœur. » Elle regarde alors l’enfant et s’acroupit pour être à sa hauteur, le regard bienveillant. « Vous vous rendiez chez ta tante. Tu sais où elle habite ? On pourra t’y emmener. » On ? On qui ? Pourquoi décidait-elle d’aider cet enfant ? Oh et puis tant pis.

Geoffroy s'affairait à ramasser ce qu'il pouvait de bois pour commencer à faire le bûcher funéraire tandis que Astrithr discutait avec l'enfant. Celui-ci hochait la tête en guise de réponse à ses questions avant de pointer une direction pour indiquer par où aller chez sa tante. C'était toujours ça de pris. Le mercenaire ne prit pas le temps de faire attention autour de lui, tout ce qu'il avait en tête c'était de faire brûler les deux cadavres et de partir d'ici le plus tôt possible. Surtout qu'il ne savait pas depuis quand ils étaient morts et aussi depuis quand les charognards avaient pu sentir l'odeur. Il n'y avait pas de temps à perdre. Aussi il interpella la femme pour lui demander de l'aide et ainsi aller plus vite en besogne.

Le bois commençait à s'entasser lentement à mesure qu'ils déposaient ce qu'ils trouvaient de sec. Encore une chance par ce temps humide. Soudain Geoffroy souleva la tête pour chercher l'enfant du regard. Il avait vaguement entendu un corbeau s'envoler, le souvenir de l'endroit d'où provenait le bruit le fit regarder dans cette direction. Là, il vit l'enfant devant des buissons au moment où le feuillage cessa de bouger. Un silence de mort venait de tomber sur la route et le convois pillé. Cela ne présageait rien de bon.

- BOUGE DE LA ! hurla le mercenaire avant de se précipiter sur son cheval pour prendre l'épée attachée à la scelle. Il l'a tira de son fourreau avant de se retourner en direction de gamin et l'attraper par le col.

Chaque pas était devenu une enjambé, quasiment une course pour aller au plus vite. Il savait ce que ce silence signifiait, ce ne pouvait être qu'annonciateur de mauvaises choses. Il n'y avait que la Mort et ses serviteurs qui pouvaient l'imposer, chasser la moindre parcelle de vie dans une forêt. Un grondement ébranla les alentours. les bêtes étaient plusieurs... Les chevaux se mirent à hennir, cherchant à s'enfuir sans y parvenir. La première silhouette s'extirpa des fourrés. Une bête hideuse à l'apparence à la fois humaine et animal. Le mercenaire avait souhaité ne jamais recroiser la route d'une goule... A croire que les dieux se moquaient de lui.

Heureusement, l’enfant ne semble pas manquer de confiance envers les deux mercenaires. Il pointe la direction à prendre pour se rendre chez sa tante et Astrithr hoche la tête en regardant dans la direction. Elle le regarde ensuite et lui fait un sourire pour le rassurer. Jamais elle ne s’était connu un côté aussi doux avec les enfants. En fait, en général, elle préfère ne pas rester seule avec eux. Elle n’a jamais eu de mère, et son père était loin d’être doux, alors elle ignorait complètement comment faire avec eux… Elle se surprenait donc. Enfin, ce n’était pas difficile finalement. Suffisait de faire le contraire de ce que son père avait fait.

Geoffroy lui demanda de l’aide. Elle le regarda et hocha la tête avant de reposer son regard sur le gamin. « Ne t’éloigne pas. On doit s’occuper de tes parents, et après on va s’occuper de toi. » Elle se redresse donc et aide à ramasser du bois sec pour s’occuper des funérailles. Après un temps, ils en avaient entassé assez, grand miracle d’ailleurs vu l’humidité qu’il fait. Un corbeau s’envola alors et Astrithr se raidit. Son regard se pose sur le petit alors qu’un silence de mort règne autour. Pas même le son d’un oiseau… Mauvais présage. Ça ne pouvait que dire qu’ils n’étaient pas seuls dans les alentours. Et ce sont rarement des humains qui font fuir les bêtes…

Geoffroy attrapa son épée, puis le petit. Astrithr se pencha alors et prit ses deux dagues dans ses bottes. Son épée étant dans son fourreau sur son cheval, c’était là les seules armes auxquelles elle avait rapidement accès. Elle allait en lancer une dans les fourrées, mais elle s’abstint en voyant cette… chose… sortir de là. Elle s’approcha alors du mercenaire et du petit. « Dites-moi que vous savez comment tuer ce truc-là ! » Parce qu’Astrithr, elle, n’avait pas encore tout à fait l’habitude des créatures de ce genre. C’était la première fois qu’elle croisait ça en tout cas.