Ulric de Alnwick - fiche terminée

Je ne te conterais que ce que tu as besoin de savoir. N'espères pas avoir le récit de mes origines car il est fastidieux et me le rappeler ne ferait que raviver la haine que j'ai à l'encontre de certaines personnes. Comme chacun le sait j'ai vu le jour il y a bien des années à présent, d'une mère et d'un père qui me sont étrangers pour des raisons que j'ignore. Peut-être est-ce mieux ainsi, je n'en sais que trop rien. Mais tout à pris matière le jour où l'on m'a amené à Gwynvir au Pays de Galles, me faisant ainsi échapper à la mort que je n'avais pas mérité. Je me souvenais encore de celui qui, contre l'ordre qui l'avait été donné, choisissait un avenir différent pour moi. Si je devais l'en remercier ? Sans doute, mais aujourd'hui je n'aurais su dire si cette décision avait été la meilleure. Néanmoins elle aurait pu être pire.
A l'instar de tout ceux qui, comme moi, avaient été envoyés ici, je me voyais apprendre des savoirs que nul autre que nous n'aurait osé imaginer. Cela afin de faire de nous des combattants contre une force qui nous dépassait. Ainsi je rejoignais les rangs d'une élite qui avait vu les jours il y avait de cela bien des siècles. Un temps ancien où les monstres peuplaient ces contrées en masse, des êtres sombres que les conquérants de cette époque avaient eu à cœur de combattre pour un monde meilleur. Le trouves-tu meilleur aujourd'hui ? Pour moi il n'a pas changé, les monstres existent toujours mais ils ont changé de visage. Ce sont les seigneurs des royaumes d'Albion qui ont pris leur place. Si la magie est plus discrète à ce jour, c'est la soif de pouvoir qui l'a remplacé. Une soif insatiable qui prendra fin quand il n'y aura plus d'hommes pour arpenter cette terre.
Oui, tu me vois bien las, face à la vie que j'ai vécu et face à toutes celles que j'ai affronté. Combien sont morts par ma faute, pour la folie d'un autre ? Je ne sais plus, mais la nuit je revois leurs visages anonymes, leurs visages fardé du poids de la lente agonie. Ces corps brûlés, l'odeur de la chair noircie. L'homme dans sa fureur n'apportait que la mort et la peur. Rien n'a changé, ci ce n'est que moi et mes frères sommes moins nombreux qu'avant. Je traîne sur les routes bien trop de souvenirs sans bonheur, il est loin le temps où je n'étais qu'un enfant.

A ce jour, mon épée et mon cœur chantent la même mélodie. J'arpente les royaumes comme les spectres que je rejoindrais le moment venu. Ne me demande pas d'espérer, ne me demande rien, je n'aspire plus qu'à faire ce que j'ai toujours su exécuter. Chasser les monstres pour quelques pièces d'or et voir tomber la nuit jusqu'au retour de l'aurore.